mardi 24 février 2009

Impression

Lecture(s) de Bouche(s)

Jeux sur les formes et les couleurs sur les mots et les sonorités, rencontres entre la technologie, le corps et la machine. Un imaginaire véhiculé par la poésie, des images projetées sur la surface plane d'un écran...







Patrick Fontana a été accueilli en résidence à l'espace Khiasma en 2007-2008. En ce début du mois de février 2009 il a présenté « Lecture(s) de bouche(s) » une vidéo performance qui scelle sa période d'accueil en résidence aux Lilas.

Accompagné de Nathalie Nambot (lectures), Pierre Yves Fave (studio dioptrique) et Aelters (son/musique), cette installation a exploré à partir de la poésie de Ghérasim Luca, les mots et le rapport à l'image fabriquée et manipulée.















Au cours de cette semaine, plus de deux cent spectateurs ont découvert la vidéo performance.

Les visiteurs ont été invités à circuler librement dans l'espace de création afin de découvrir les deux installations : « Crimes sans initiales » et « A l'orée d'un bois ».

installation "Crimes sans initiales"
Patrick Fontana /Olivier Marboeuf

La performance a laissé place à des rencontres informelles. Le public réuni dans la salle a échangé avec l'équipe artistique autour de ses impressions et interrogations nées lors de la représentation.

Les discussions ont approché les domaines de la littérature, et de la poésie de Ghérasim Luca. L'importance du travail effectué avec les associations Mosaïques et Emmaüs a été soulevée, et les effets techniques et esthétiques apportés par les manipulations en direct ont suscité la curiosité.

A la croisée des domaines : littérature, poésie, arts plastiques, musique électronique, arts vidéo, digital et numérique cette création ouvre nombre de réflexions qui se prolongeront probablement lors de la tournée de la performance en île-de-France et ailleurs.

En attendant, pour ceux qui n'ont pu la découvrir live à l'espace Khiasma, voici un montage d'extraits (durée 5min.)

Nahuel.M.


Rencontre à Khiasma

Autour de lecture(s) de bouche(s)


Patrick Fontana en résidence à l'espace Khiasma, partage depuis 2 ans son approche de la lecture autour d'ateliers de « français langue étrangère » avec des migrants venus de Chine, d'Algérie, du Sri Lanka, du Kosovo, du Mali.


Une fois par semaine, l'artiste est accueilli par l'association Emmaüs (11ème arrondissement), où il propose des lectures à ses stagiaires. Il a également été accueilli en 2007-2008 à l'association Mosaïque à Romainville (93). Ensemble, ils explorent la mise en bouche des sonorités de la langue française autour de lectures poétiques, pour que la langue, les mots, redeviennent matière, plaisir de dire.

L'artiste a travaillé les années passées autour des textes du poète Ghérasim Luca. Il a fait découvrir ces textes aux stagiaires d'Emmaüs et de Mosaïque. «Lecture(s) de bouche(s) », vidéo performance présentée du 6 au 12 février 2009 est l'aboutissement des recherches plastiques et des lectures nées de ces rencontres.














Le mardi 10 février, Patrick Fontana a convié les nouveaux stagiaires d'Emmaüs à découvrir son espace de création aux Lilas.

Mardi 10 février 2009,
Chacun prend sa place dans le cercle de lecture, la nouveauté du lieu intimide. Après un tour cependant, on s'empare des syllables, les langues se délient, les mots s'agitent. Parfois guidé par la voix de Patrick Fontana, en choeur ou en solo, les voix se répondent en écho.

On se fait la voix avec les mots de Ghérasim Luca, et on découvre Avec le vent de Kiarostami. Patrick reprend avec eux le Sicilia! extrait du synopsis écrit par Jean Marie Straub et Danièle Huillet « Et pourquoi non? ».
Faire sonner chaque son, faire claquer chaque consomme, consumer chaque voyelle, chacun s'essaye autour du micro placé au centre.
Le micro qui permet de s'entendre comme on entendrait l'autre produit son effet étrange. On ne s'écoute pas parler, on s'écoute dire et on dit aux autres. Le plaisir de lire est sur toutes les lèvres.

Les autres écoutent ou s'exercent silencieusement. Parfois la langue fourche, joue des tours et les mots choisis, précis, de la langue poétique de Ghérasim Luca, laissent place aux rires. Certaines sonorités de la langue française paraissent bien étranges, il faut les dompter, s'en saisir. Ce moment de lecture devient moment de partage, les sons devenus matière et expression, prennent vie.
A la fin de la séance, Patrick Fontana a pris le relais, et lu un extrait de poème présent dans sa vidéo performance « Lecture(s) de bouche(s) ». Les stagiaires confortablement assis devant l'écran ont vu défiler les images et les mots. Le sens des mots choisis par Ghérasim Luca s'est sans doute échappé de ces oreilles attentives, mais cela n'a pas empêché la poursuite de l'échange, l'esprit de répartie s'est poursuivi avec les jeux de la langue et une stagiaire qui s'empressait de répondre OUI aux phrases énoncées par Patrick.

L'artiste leur a fait découvrir son travail, l'installation qu'il a monté avec Olivier Marboeuf autour de Crimes sans initiales poème de Ghérasim Luca, qui a suscité la curiosité.


Des mots reliés par des lignes et scandés par des voix à l'accent étranger ont éveillé l'attention. Ces voix sont celles des stagiaires avec qui Patrick Fontana a travaillé l'année dernière et avec
qui il a réalisé un enregistrement.



Moment où les stagiaires ont pris conscience de l'aventure qui les attend, certains ont conservé les textes pour les travailler avant le prochain cours, car cette année c'est leur tour...

Le rendez vous a été pris à la rentrée, après les vacances d'hiver, car il faut préparer l'enregistrement qui aura lieu au printemps prochain.

Nahuel.M.